Guide pratique pour une écriture inclusive en UX/UI design

Dans un monde où la diversité et l'inclusion sont des valeurs primordiales, il est essentiel que chaque aspect de nos interactions, y compris notre langage, soit inclusif. Dans le domaine de l'UX/UI design, où la communication est au cœur de notre travail, adopter une écriture inclusive est non seulement une nécessité morale mais aussi un impératif professionnel. Voici un guide pratique pour intégrer l'écriture inclusive dans vos projets de conception, en suivant les meilleures pratiques recommandées :

1) Utilisez des formulations non genrées :

Lors de la rédaction de contenu, essayez au maximum d’utiliser des formulations non genrées pour inclure toutes les personnes, quel que soit leur genre ou leur identité de genre. Évitez les pronoms ou les mots qui impliquent un genre spécifique lorsque cela est possible et que la compréhension n’est pas affectée. Par exemple, privilégiez des formulations telles que "Nous vous recontacterons afin de..." au lieu de "Un conseiller vous contactera afin de...".

2) Utilisez des parenthèses de conjugaison et de déclinaison :

Lorsque l’utilisation des formulations non genrées (voir exemple 1) n’est pas toujours possible, utilisez des parenthèses de conjugaison et de déclinaison conformément aux règles édictées par l’Académie Française (exemple : "Un(e) conseiller(e)"). Fondamentalement, c’est un outil utile pour introduire des éléments supplémentaires, explicatifs ou des précisions dans le texte, tout en préservant la clarté et la structure grammaticale de la phrase principale.Nous vous conseillons de préférer l’utilisation des parenthèses dans les paragraphes et non dans les titres pour éviter une surcharge cognitive, et également lorsque la compréhension n’est pas affectée.

3) Évitez le point médian :

Le mode non genré avec point médian (par exemple : des commercant.e.s) n’est pas autorisé. Ce choix pose problème en termes de lisibilité, d'accessibilité et de référencement. Privilégiez plutôt l'utilisation de formulations comme "Des adhérent(e)s" (voir point 2).Nous ne recommandons cet usage puisqu’il exclut les personnes ayant des problèmes de compréhension à la lecture (dyslexie par exemple). Une personne dyslexique parvient beaucoup plus facilement à lire un contenu inclusif lorsqu'il utilise des parenthèses plutôt que des points médians. Il se prétend être inclusif, pourtant il ne l’est pas envers les personnes dyslexiques…

Attention ce propos est à nuancer ! Il est essentiel d'étudier attentivement notre public cible afin de déterminer la forme d'écriture inclusive à adopter. Par exemple, si notre public cible est composé de femmes non-dyslexiques engagées dans les questions d'inclusion, elles seront très probablement à l'aise avec l'utilisation du point médian.Il est également important de noter que le débat autour de l'utilisation du point médian dans la langue française provient du fait que nous n'avons pas été habitués, depuis notre enfance, à lire de cette manière. Cependant, si nous avions été exposés à cette pratique dès notre jeune âge, même les personnes dyslexiques pourraient être à l'aise pour l'adopter et l'utiliser. Le débat est ouvert ahah !

4) Évitez les stéréotypes :

Dans vos contenus, veillez à éviter d'utiliser des termes ou des expressions qui renforcent les stéréotypes de genre ou qui excluent certaines personnes. Par exemple, préférez des formulations neutres comme "Personne forte" plutôt qu’"Homme fort".

5) Féminisation des mots :

Renseignez-vous également sur la féminisation des mots, surtout si votre produit s'adresse à un public diversifié. Utilisez des formes féminines déjà admises ou consignées dans les dictionnaires. Par exemple, utilisez "Orateur/Oratrice", "Artisan/Artisane", "Gouverneur/Gouverneure". À vos dictionnaires, on adore !

6) Focus sur l'accessibilité :

Évitez le mélange de différentes langues dans vos contenus textuels pour garantir une meilleure accessibilité pour les utilisateurs de lecteurs d'écran. Par exemple, une personne aveugle va utiliser un lecteur d’écran pour consulter un site internet qui l’intéresse. Si le celui-ci contient par exemple des anglicismes, son lecteur d’écran ne sera pas conçut pour les comprendre donc il ne va pas retranscrire une information claire et précise. Fournissez alors des alternatives ou des descriptions pour le contenu écrit dans une langue différente afin d'améliorer l'accessibilité pour tous les utilisateurs.Autre solution : essayez au maximum de trouver des traductions françaises à vos anglicismes sans pour autant en retirer le sens de la phrase. Par exemple, les noms propres ne peuvent pas être remplacés : “le film James Bond 007 contre Dr No”, ou encore certains noms techniques comme “Wireframe” qui se traduit très mal en “fil de fer” (en design).

7) Soyez attentif(ve) à la diversité :

Assurez-vous de représenter la diversité dans vos exemples et scénarios d'utilisation, en incluant non seulement la diversité de genre mais aussi d'autres aspects tels que le physique, l'âge et la capacité.

8) Soyez conscient(e) des implications culturelles :

Tenez compte des implications culturelles et des normes sociales lors de la rédaction de contenu, en veillant à ce que ce qui est inclusif dans une culture le soit également dans une autre.

En résumé, l'écriture inclusive est cruciale pour les designers UX/UI. En utilisant des formulations non genrées, des parenthèses, en évitant les stéréotypes et en étant attentif à la diversité et à la culture, ils créent des contenus accessibles pour tous. C'est un impératif éthique et professionnel pour un monde numérique inclusif.

À vos clavieeers !

Si ce sujet vous intéresse ou bien que vous le maîtriser et vous souhaiter qu’on en discute ensemble, voici mon adresse mail : eva@wolfox.co 🙂

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