Référentiel luxembourgeois vs RGAA : lequel est le plus adapté pour les banques et assurances ?

Quand on parle d’accessibilité numérique, on pense souvent d’abord au RGAA, ce bon vieux référentiel français de 106 critères techniques, taillé pour les services publics. Et pour cause : en France, toute administration doit s’y conformer.
Par
Marianne Savouret
,
le
28/7/2025
badge wolfox bleu agence de ux ui design

Mais dès qu’on quitte le secteur public pour entrer dans celui – beaucoup plus dense – de la banque, de l’assurance, et des plateformes de services privés, la donne change. Les parcours sont plus complexes, les interfaces plus riches, et les obligations… de plus en plus européennes.

Et c’est là qu’un autre référentiel entre en scène : le référentiel luxembourgeois d’accessibilité. Plus flexible, plus fonctionnel, et disons-le franchement… plus pertinent pour les parcours clients complexes.

D’ailleurs, ce n’est peut-être pas un hasard si ce référentiel vient du Luxembourg. Après tout, s’il y a bien un pays qui connaît les usages bancaires sur le bout des doigts, c’est celui-là.

Alors RGAA ou référentiel luxembourgeois ? Qu’est-ce qui est obligatoire, qu’est-ce qui est utile, et surtout : lequel choisir pour préparer 2025 sereinement ? On vous explique tout.

RGAA vs référentiel luxembourgeois : deux visions de l’accessibilité

Le RGAA : une norme publique, technique, rigoureuse (mais pas toujours adaptée au privé)

Le RGAA (Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité) est le cadre légal français pour les sites internet des administrations, collectivités, établissements publics, et plus récemment certains acteurs privés délégataires d’une mission de service public. Il s’appuie sur les WCAG 2.1 niveau AA, et décline ces recommandations en 106 critères très techniques.

Le RGAA est avant tout un outil de contrôle : le site passe ou ne passe pas, critère par critère. Il est très utile pour garantir un socle technique minimum :

  • bon contraste,
  • alternatives textuelles,
  • navigation clavier,
  • structuration sémantique.

Mais il montre vite ses limites dans des contextes où l’expérience utilisateur prime sur la structure HTML : interfaces riches, composants dynamiques, espaces clients, dashboards, etc.

Le référentiel luxembourgeois : une approche plus réaliste pour les parcours complexes

Le référentiel luxembourgeois, lui, est basé aussi sur les WCAG, mais avec une approche plus pragmatique, plus fonctionnelle, plus “produit” :

  • Il intègre des tests d’usage réels (pas juste des audits automatiques).
  • Il valorise l’expérience vécue par l’utilisateur, pas seulement la conformité technique.
  • Il prend en compte la performance perçue, la lisibilité, la logique de navigation.

En clair : il ne demande pas juste de cocher des cases, il demande à ce que l’utilisateur comprenne, navigue, et utilise le service, quelle que soit sa situation.

C’est ce qui le rend particulièrement pertinent pour les banques, assurances, fintechs, plateformes de gestion client.
Et entre nous, ce n’est pas si surprenant que ce soit le Luxembourg – grand pays de finance – qui ait accouché d’un référentiel plus adapté à ces environnements.

Et l’Europe dans tout ça ? Spoiler : vous n’avez plus vraiment le choix

L’EN 301 549 : la norme technique de référence au niveau européen

Depuis 2016, l’Union Européenne dispose d’une norme harmonisée : l’EN 301 549. Elle s’applique aux sites, applis, logiciels et documents numériques, et repose elle aussi sur les WCAG.
C’est la norme utilisée pour vérifier la conformité des services numériques dans les marchés publics, mais elle s’étend désormais aux secteurs privés via une autre directive…

L’EAA (European Accessibility Act) : l’accessibilité obligatoire pour les services essentiels en 2025

La directive européenne 2019/882, dite EAA, bouleverse la donne. Elle impose qu’à partir de juin 2025, plusieurs catégories de services privés deviennent obligatoirement accessibles, dont :

  • les services de banque en ligne,
  • les plateformes d’assurance et d’épargne,
  • les terminaux de paiement,
  • les e-commerces,
  • les services de communication électronique.

Concrètement, cela signifie que les banques, assureurs, mutuelles, néobanques, etc., devront être en conformité avec les exigences de l’EAA. Et qui dit conformité dit auditabilité, documentation, et référentiel reconnu.

A noter : la date de juin 2025 concerne uniquement les nouveaux services. Pour les services sortis avant cette date, une tolérance est accordé jusqu'en 2030.

Le RGAA n’est pas suffisant pour répondre aux obligations européennes

Le RGAA, aussi robuste soit-il, n’est pas une norme harmonisée au niveau européen. Il ne couvre pas certains critères imposés par l’EN 301 549 (notamment sur les documents, les services vocaux, les apps mobiles).

À l’inverse, le référentiel luxembourgeois est aligné avec l’EN 301 549 :

  • il est compatible avec les WCAG,
  • il intègre les exigences spécifiques du secteur privé,
  • il anticipe la logique d’expérience inclusive, imposée par l’EAA.

Pourquoi le référentiel luxembourgeois est plus adapté aux banques et assurances

Voici quelques raisons concrètes pour lesquelles les grandes entreprises du secteur financier choisissent ce référentiel pour structurer leur démarche d’accessibilité :

1. Une vision centrée sur les parcours utilisateurs clés

  • Connexion à l’espace client
  • Consultation de comptes
  • Téléchargement de relevés
  • Simulation de prêt
  • Souscription en ligne

Le référentiel luxembourgeois permet d’évaluer l’accessibilité réelle de ces étapes critiques, pas juste leur conformité HTML.

2. Une compatibilité avec les méthodologies produit modernes

  • Design tokens, design systems, maquettes Figma, test & learn…
  • Le RGAA est parfois difficile à transposer dans ces outils.
  • Le référentiel luxembourgeois, plus souple, parle le même langage que les équipes produit, UX et tech.

3. Un modèle évolutif, aligné avec les pratiques d’audit continu

  • Moins “figé” qu’un audit ponctuel RGAA.
  • Permet de co-construire une feuille de route d’améliorations selon les priorités utilisateur.
  • Mieux adapté aux organisations agiles ou multi-produits.

En pratique, que faire ?

1. Ne jetez pas le RGAA à la poubelle

Il reste une bonne base pour structurer votre conformité en France. Il peut être utile pour vos obligations vis-à-vis de certains services publics ou partenaires institutionnels.

2. Complétez votre démarche avec un référentiel plus orienté usage

Le référentiel luxembourgeois n’est pas une “checklist miracle”, mais un outil de pilotage plus juste pour des environnements complexes et commerciaux.

3. Préparez-vous dès maintenant pour 2025

L’EAA est entré en vigueur en juin 2025. Pour ne pas subir l’accessibilité, mieux vaut prendre les devants avec des référentiels adaptés, des audits multi-niveaux, et une vraie culture de l’inclusion numérique.

Conclusion : choisissez le référentiel qui parle votre langue (et celle de vos utilisateurs)

Dans les banques et les assurances, on parle performance, sécurité, ergonomie, parcours client, tunnel de souscription… Pas seulement “alt text” ou “contraste 4,5:1”.

Alors autant choisir un référentiel qui tient compte de cette réalité produit.
Le RGAA est un bon outil réglementaire, mais le référentiel luxembourgeois est un véritable partenaire de stratégie numérique inclusive.

Envie d’auditer vos parcours clients à la lumière du référentiel luxembourgeois ?
👉 Contactez Wolfox, expert accessibilité et UX bancaire

Vous souhaitez lancer un projet nécessitant une expertise UX/UI ?
Notre équipe se fera un plaisir de vous accompagner et proposer la méthode la plus adaptée pour vous satisfaire.

Contactez-nous

Une question ? N’hésitez pas à nous écrire !

🥳

Votre message a bien été envoyé !
La meute s'en occupe le plus vite possible
Il semble qu'il y ait une erreur, veuillez réessayer...